La réponse est en chacun de nous !

Chaque année, le 22 mars est consacrée à la célébration de l’eau, source de vie. Elle est l’alpha et l’oméga du développement durable ; nous le savons ! Mais faisons-nous ce qu’il faut pour que cette ressource nous revienne dans toute son utilité ? La question mérite d’être posée aujourd’hui. «La réponse est dans la nature ». C’est en tout cas celle que nous proposent les Nations Unies en cette journée.

 

En Afrique, certains phénomènes naturels tendent à devenir surnaturels, tant il n’était pas commun de les rencontrer et l’imaginaire populaire s’en étonne. Les pluies à des périodes jadis indues, les pluies en surabondance, les inondations, la sécheresse et la pollution, etc. sont devenues le lot quotidien dans les villes et campagnes africaines. Ces phénomènes aggravés par les perturbations climatiques, la dégradation de la végétation, des sols, des rivières et des lacs, sont les fruits de la négligence de l’écosystème dont nous sommes responsables. Pour y remédier, les Nations Unies proposent l’harmonisation des infrastructures vertes avec les infrastructures grises, voire la priorisation du premier pour « rééquilibrer le cycle de l'eau et d'améliorer la santé humaine et les moyens de subsistance. »

C’est la tendance actuelle : l’infrastructure verte. En quoi consiste-t-il ? Contrairement aux infrastructures classiques dites grises (routes, égouts, etc.), les infrastructures vertes forment un réseau d’espaces verts, naturels (boisés, cours d’eau, habitats écologiques, etc.) ou aménagés (parcs, jardins, terres agricoles, etc.) qui soutiennent la vie d’espèces animales et végétales indigènes, les processus écologiques, la qualité de l’air et de l’eau, et qui contribuent à la santé humaine et la qualité de vie. En d’autres termes, au lieu de construire (exclusivement) des barrages nous devons aussi penser et accentuer nos efforts vers les reboisements, reconnecter les rivières aux plaines inondables et restaurer les zones humides. Dès lors, la responsabilité de l’Homme est mise en avant. La réponse pour l’eau est dans la nature, plus précisément en chacun de nous pris individuellement. C’est l’Homme qui doit transformer sa nature, c’est lui qui doit l’adapter à ses besoins quotidiens tout en la préservant jalousement. Sa survie en dépend énormément.

Le monde en général et l’Afrique en particulier, est à un tournant décisif de son évolution. L’horizon 2030 pour l’atteinte des Objectifs de Développement Durable (ODD) et l’agenda 2063 de l’Union Africaine offrent une opportunité aux Hommes de s’amender vis-à-vis de la nature. L’ODD 6, comme le rappellent si bien les Nations Unies, cible la réduction de moitié de la proportion d’eaux usées non traitées et l’augmentation à l'échelle mondiale, le recyclage et la réutilisation sans danger de l'eau.

Eau et Assainissement pour l’Afrique (EAA), leader dans la promotion des approches et technologies propres, viables et appropriées au contexte africain, partage cette vision pour l’eau et postule que l’eau des Africains soit bien utilisée voire réutilisée pour que rien ne se perde, mais que tout puisse se transformer en eau pour tous.

Hobah ROGOTO

Secrétaire Exécutif de EAA